Poésie d’Oswald Durand, tirée de « Rires et Pleurs »
» Sur cette branche, me dit-elle
J’aperçois
Ce parasite qu’on appelle
Roi des bois
Et, soudain, j’abaisse la branche
Vers ses doigts
Qui saisissent ta fleur qui penche
Roi des bois !
Causons un peu, fleur curieuse
Qu’autrefois
Ida cueillit toute joyeuse
Roi des bois !
Quand tu frissonnes sur ta tige
Moi je crois
Voir un papillon qui voltige
Roi des bois !
Ton nom nous parle de couronnes
Et de rois.
Meilleur qu’eux sur tes sœurs tu trônes
Roi des bois !
Au mur de ma chambre isolé
Tout un mois
Je vois ta fleur, fraîche étoilée
Roi des bois !
De la constance, doux emblème,
Je te vois
Aimer longtemps celui qui t’aime
Roi des bois !
Je vivrais bien, roi diaphane,
Sous tes lois
Jamais ton amour ne se fane,
Roi des bois !
Il me semble voir Idalie
Chaque fois
Que j’admire ta fleur jolie
Roi des bois !
Toujours à mes deux fleurs, fidèle
Je revois
Ta tige et sa main auprès d’elle
Roi des bois !
Mais zéphyr prend tous tes pétales
A la fois
Et, beau papillon tu détales
Roi des bois !
Adieu ! dans mes nuits désolées
Vient parfois
Fleurir, douce fleur des vallées
Roi des bois !
A vous dont l’amitié m’honore
Que ma voix
Parle de la fleur qu’on ignore,
Roi des bois !
Vienne la mort en ma mémoire
Quelque fois
Placez dans le sombre oratoire
Roi des bois !
*nom créole d’une Orchidée – tribue des Vandées, Laeliopsis domingense
Merci pour la découverte de ce très beau poème et la fleur qui l’inspire!
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